Bilan cinéma 2017

Nous y sommes. Là où tout fini et tout recommence. Bientôt 10 ans que je sillonne la mer numérique. La simple vision du chemin parcouru devrait m’apporter réconfort et fierté. Pourtant, demeure un sentiment de profonde insatisfaction. À trop réduire mon allure, ma sagacité s’est récemment émoussée, chacun de mes articles se réalisant au prix d’efforts intellectuels toujours plus grand. La porte du doute s’est alors ouverte en moi, et toutes ces incertitudes et ces interrogations ont fini par noyer mon moteur, me condamnant à dériver, en silence. Une dérive dont ma retraite volontaire des salles obscures a également fait le lit. Néanmoins, l’abandon reste inenvisageable. Alors j’ai sorti les rames, canotant le temps que le vent de l’inspiration me soit de nouveau favorable.

Par conséquent, je ne me paierai pas ici le culot de tirer un vaste bilan de l’année cinématographique écoulée sur la base de la petite vingtaine de films vus (dont la majorité n’ont d’ailleurs pas eu à subir l’outrage de ma plume), et me contente donc de proposer un très bref classement qu’il ne fut point trop difficile à établir, moins à cause du faible nombre de longs métrages en compétition que de leurs répartitions sur mon échelle « qualité cinématographique ».

Le film qui sent bon l’étron :

Alien : Covenant de Ridley Scott
Fatalement, un film de SF avec autant colons irritables ne peut qu’accélérer le transit intersidéral. Un puissant laxatif.

Le film qui sent bon le cerisier du Japon :

Après la tempête de Hirokazu Kore-eda
La famille, le meilleur des refuges pour le cinéma de Kore-eda.

Le film sorti trop tard pour figurer dans le top 2016 et trop tôt pour l’être dans celui de 2017 :

Your Name de Makoto Shinkai (28 décembre 2016).

Et au milieu croule le ventre mou (à égalité) :

La Momie d’Alex Kurtzman
La Planète des singes : Suprématie de Matt Reeves
Message from the King de Fabrice Du Weltz
Spider-man : Homecoming de Jon Watts
Dunkerque de Christopher Nolan

Enfin, pour clore ce billet sur une note positive, je vous invite à vous immerger sans plus tarder dans la douce sérénade composée par Alexandre Desplat pour le dernier Guillermo Del Toro, La Forme de l’eau.

Bonne et heureuse année à tous !

23 commentaires

  1. Cher compère de plume,
    Je te souhaite d’abord une excellente année 2018 qui, je l’espère, t’apportera réussite et satisfaction dans tous les domaines, et saura te ramener sur le chemin de l’écriture et du plaisir des salles obscures.
    Je connais (et je crois que la plupart des blogueurs au long cours également) ce sentiment de lassitude, de désillusion, peut-être même d’écœurement, parfois aggravé par les contraintes de la vie qui voudraient nous arracher à notre passion, nous priver de l’envie d’écrire. C’est la crise aquoibonniste qui s’empare de nous sur ce long chemin qui réclame finalement bien plus d’efforts que ce que nous imaginions au départ. Mais malgré tout, et même s’il ne faut pas oublier qu’on écrivait d’abord pour soi (et tout cas c’était mon intention initiale), pour garder une trace, une empreinte sensible, saisir une humeur passagère au détour des images, une sensation horripilante ou un frisson de plaisir à la découverte d’un récit, d’une séquence, d’un plan, d’une vibration musicale. Que d’autres s’invitent dans ce débat d’émotions n’est certes pas un partage superflu, mais il ne doit en rien nourrir un quelconque regret voire une éventuelle amertume – qui t’a conduit d’ailleurs sans doute à classer le juvénile « Homecoming » et le vibrant « Dunkerque » de le « ventre mou » de cette année 😉
    Il te reste encore nombre de très belles lignes à publier. Elles se tiennent prêtes en cette nouvelle année, n’attendent qu’un signe de ta part. Laisse courir tes doigts, laisse l’envie te guider. Crache les mots comme ils viennent, ce sont souvent eux dont le goût est meilleur, car c’est celui de l’authenticité.

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    • Une fois encore, tu sais trouver les mots justes. En effet, les contraintes de la vie nous bousculent, elles chahutent l’exercice de nos passions. Il faut juste ne rien lâcher, se cramponner. Et si par malheur on tombe, se relever. Ne dit-on pas d’ailleurs que la meilleure des choses à faire lorsque on tombe de cheval est de remonter en selle ? Avec ton commentaire affectueux et bienveillant comme montoir, je ne peux que continuer cette fantastique chevauchée.

      Merci pour ta fidélité. Je te souhaite une bonne année 🙂

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  2. Une crise ? L’occasion de se refaire une santé avec des classiques, des oubliés et des perles à dégoter ! On en revient toujours le coeur critique renforcé !

    Pas aussi sévère que toi sur Covenant, la réflexion ayant pour moi été plus intéressante que le film lui-même. Je me retrouve à giguedouiller sur ton ventre mou, au moins sur Spidey et Dunkerque.

    Et décidément tout le monde cité La forme de l’eau ! Je n’aime pas vraiment le cinéma de del Toro même si je sens le potentiel du geek cinéaste. Peut-être me convaincra-t-il cette fois-ci ! Meilleurs vœux !

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    • Tu as tout à fait raison : un retour aux fondamentaux permet parfois de raviver cette flamme que l’on pense éteinte.

      Concernant le cinéma de Del Toro, ne faisant pas partie de ceux qui accueillent sans réserve son univers, je m’y aventure toujours de manière prudente. Malgré tout, je dois dire que La Forme de l’eau m’intrigue pour son esthétique steampunk qui me rappelle autant son sympathique Hellboy que le mystérieux décor subaquatique du jeu Bioshock. Reste à voir si ce cru se montrera à la hauteur de cette belle réputation que lui taille la presse cinéma.

      Meilleurs vœux à toi également 🙂

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  3. Je te souhaite une excellente année 2018. Je comprends ton désarroi… la médiocrité galopante du cinéma actuel m’a carrément fait arrêter mon blog. J’espère qu’il n’en sera pas de même pour toi et que tu nous trouveras les pépites à voir ! Mais… quel boulot, en effet ! 😀 C’est un peu décourageant je l’avoue ! Bises !

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    • Ce n’est pas tant la médiocrité du cinéma contemporain (qui est réel) que l’absence de temps dont je dispose pour en parler qui me mine. J’ai bien souvent pas assez de 24h dans une journée pour pouvoir satisfaire toutes mes passions. Enfin, c’est la vie…
      Bises et à plus sur FB 😉

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  4. Bonne année camarade! En ce moment je suis un peu dispercé aussi entre mes rubriques, les critiques pures et l’appel de TonTube. Sans compter les soucis personnels. En te souhaitant de belles choses pour cette année.

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  5. Bonne année, amigo. J’espère que tu sauras à nouveau trouver le temps ET l’inspiration. Merci pour ce mini-bilan très personnel, où je suis heureux de voir « Your name » et « Après la tempête » en bonne place.

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  6. « Ainsi vont les choses, ainsi va la Force… »
    Cependant, contrairement à Luke dont un moment « jamais l’esprit là où il était, à ce qu’il faisait », Maître Yoda sait que la Force en toi tu garderas 😉

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  7. Très bonne année 2018! Malgré ce bilan mi-figure mi-raisin, j’espère que tu sauras nous égayer de ta plume habile cette année! J’attends d’ailleurs autant que toi le nouveau Del Toro et ai hâte d’en lire ton avis le moment venu 😀

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  8. Bonjour Miami, Je profite d’un lien de Martin pour te souhaiter une bonne année tardive. L’envie d’écrire ne disparait jamais tout à fait quand on a pris goût au plaisir de l’écriture quels que soient les obstacles qui se mettent en travers de son chemin. Aussi suis-je certain que l’envie reviendra et avec elle le moyen de te ménager du temps pour continuer à écrire ici ou ailleurs.

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